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Régie autonome Port Camargue
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Association Libre des Propriétaires & Copropriétaires de Port Camargue

1, impasse la Curieuse - Carrefour 2000   30240 Le Grau du Roi

04 66 51 92 67 - È 06 11 73 70 47 -  alpc02@wanadoo.fr


Association loi 1901 - n° d’enregistrement à la Préfecture du Gard : 030216436 - JO du 24 janvier 1998 1/16436

Nous aurions pu être héraultais !!!!


Le 28 février 1790, à la suite d'âpres discussions, la ville de Ganges initialement dans le diocése de Nimes fut échangée par les représentants du Gard à l'Assemblée Constituante contre le canton d'Aigues-Mortes initialement dans le département de l'Hérault, donnant ainsi au département, une fenêtre sur la mer

Lire le dossier sur l'échange

Le massacre d'Aigues Mortes


Alors que nous étions encore Aigues Mortais, le massacre des Italiens d'Aigues-Mortes est une suite d'événements survenus les 16 et 17 août 1893, à Aigues-Mortes, ayant conduit au massacre de travailleurs italiens de la Compagnie des Salins du Midi, par des villageois et des ouvriers français. Les estimations vont d'une dizaine de morts (officiellement 8) à 150 morts (selon la presse italienne de l'époque), ainsi que de nombreux blessés, victimes de lynchages, coups de bâton, noyade et coups de fusils.

Cet événement est aussi l'un des plus grands scandales judiciaire de l'époque, puisque aucune condamnation ne sera jamais prononcée.

Bibliographie

Notes sur le massacre

Le massacre du 17 août 1893


La Compagnie des Salins du Midi lance à l'été 1893 le recrutement des ouvriers pour le battage et le levage du sel. L'embauche est en réduction en raison de la crise économique que connait l'Europe alors que la perspective de trouver un emploi saisonnier a attiré, cette année-là, un plus grand nombre d'ouvriers.

Ceux-ci se partagent en trois catégories surnommées :

les « Ardéchois », paysans, pas forcément originaire d'Ardèche, qui laissent leur terre le temps de la saison,

les « Piémontais » composés d'Italiens originaires de tout le nord de l'Italie et recrutés sur place par des chefs d'équipe, les chefs de colle,

les « trimards » composés en partie de vagabonds

En raison du recrutement opéré par la Compagnie des Salins du Midi, les chefs de colle sont contraints de composer des équipes comprenant des Français et des Italiens2. Dès le début de la matinée du 16 août, une rixe éclate entre les deux communautés qui se transforme rapidement en lutte d'honneur3.

Malgré l'intervention du juge de paix et des gendarmes, la situation va rapidement dégénérer. Certains trimards rejoignent Aigues-Mortes et y affirment que des Italiens ont tué des Aiguemortais, ce qui fait grossir leurs rangs de la population et des personnes qui n'ont pas réussi à se faire embaucher

Un groupe d'Italiens est alors attaqué et doit se réfugier dans une boulangerie que les émeutiers veulent incendier. Le préfet fait appel à la troupe vers 4 heures du matin, elle n'arrivera sur les lieux qu'à 18 heures, après le drame.

Dès le début de la matinée, la situation s'envenime, les émeutiers se rendent dans les salins de Peccais où se trouvent le plus grand nombre d'Italiens que le capitaine des gendarmes Cabley essaie de protéger en promettant aux émeutiers de chasser les Italiens une fois raccompagnés à la gare d'Aigues-Mortes. C'est durant le trajet que les Italiens assaillis par les émeutiers sont massacrés par une foule que les gendarmes ne réussissent pas à contenir.

Selon les autorités françaises, il y eut officiellement 8 morts. On connait l'identité de sept d'entre eux :

            Carlo Tasso, d'Alessandrie, Vittorio Caffaro, de Pignerol,

            Bartolomeo Calori, de Turin, Giuseppe Merlo, de Centallo,

            Lorenzo Rolando, de Altare, Paolo Zanetti, de Nese, Giovanni Bonetto.

On ne retrouva jamais le cadavre d'un neuvième Italien, Secondo Torchio. De même, suite à ces évènements, 17 Italiens étaient trop gravement blessés pour pouvoir être évacués en train : l'un d'eux mourra du tétanos un mois plus tard.


ref.Wikipédia

Enzo Barnabà, Le sang des marais : Aigues-Mortes,

Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens. Aigues-Mortes, 17 août 1893,

José-Ramón Cubero, Nationalistes et étrangers

Michel-Louis Rouquette, La chasse à l'immigré

Frédéric Simien, Aigues-Mortes, tome III,

Serge Valletti, Sale Août, éditions L'Atalante

L’Histoire du Grau du Roi

Grève aux limites inconstantes


Grau  en latin gradus terme d’origine catalane signifie : ouverture dans le cordon littoral, naturelle ou artificielle permettant la communication entre les eaux de l’intérieur et de la mer.

Par l’effet des courants d’Est, les alluvions du Rhône ensablent progressivement le Golfe du Lion et les caprices des tempêtes et des inondations modifient sans cesse ce littoral.

Ainsi les cotes languedociennes ont longtemps été inhabitées à cause de l’instabilité du littoral, mais aussi de l’insécurité due a la piraterie (barbaresques, pirates, corsaires, forbans, larrons et des rôdeurs de tout poil).


Mais la volonté a été permanente de vaincre ces adversités et l’histoire retient ;

Les pêcheurs nomades battant la cote  avec barques, filets et tentes précaires tout l’été, avec retour au bord des étangs l’hiver venu.


L’utilisation des graus très favorables à la pêche mais aussi à la marine marchande pour le transit des produits du commerce a fini par fixer l’activité humaine en extension permanente.

Pour illustrer cette lutte, la création d’Aigues-Mortes voulue par Louis IX entreprise en 1244 érigeant ses remparts en quelques années, la tour de Constance et le port nouveau relié a la mer par le canal vieil débouchant à l’ouest dans la bien nommée Anse du Repos qu’une jetée construite au sud achevait de protéger, permettant le mouillage accessible aux grands bateaux.


Jusqu’en 1666 date de la création de Sète qui signera la fin d’Aigues-Mortes en temps que principal port du Languedoc, la lutte pour préserver son accès à la mer  sera constante.


En 1532 le Rhône vif crée un grau neuf. En 1552 dû à la crue, le Rhône débouche vers les Saintes Maries. En 1554, l’étang du Repausset  remplace l’Anse du Repos,  close par ensablement.

En 1570 la rade est encore spacieuse et profonde, mais en 1592 elle est réduite à un grau presque comblé dit grau de la croisette ou crouzette.


En 1598  s’ouvre naturellement  le grau des Consuls ou gagne-petit  ensuite appelé Henry et du Roi en 1630.


Ce grau restera ouvert jusqu’a présent mais sera appelé successivement Peletier en 1798, Napoléon

bien sur sous le 1er Empire , d’Aigues-Mortes et par intermittence du Roi…et finalement du Roi depuis 1879.


Mais les travaux pour le maintenir ouvert n’ont jamais pu cesser, en 1727 jusqu’en 1734 l’entrée du grau d’Aigues-Mortes est pourvue de 2 moles,  un sur chaque rive et en 1751 le chemin de halage de la Grande Roubine relie le grau au port d’Aigues-Mortes.


En 1765 jamais le grau n’a été en meilleur état, en 1769, la batterie du Grau du Roi est construite car jusqu’ à la fin du 18e siècle les parages du grau sont sous la hantise des incursions pillardes et barbaresques.


En 1830 la prise d’Alger, la soumission des barbaresques après 3 siècles de forfaits, met un terme aux tourments d’une histoire millénaire.


En 1832 le détournement du Vidourle aide au maintient de l’ouverture du grau, suivi en 1840 de la rectification et l’approfondissement du chenal de la Grande Roubine ,  de vastes quais au pied des remparts, un poste de lamaneurs, restaurent le port de commerce d’Aigues-Mortes et l’installation définitive autour du grau d’une communauté de pêcheurs commence au 18e siècle.


En 1811 sont recensées 22 cabanes + 2 maisons (dont sémaphore, poste de douane, maison des gardiens, batterie).


En 1839 création d’un petit lazaret pour prévenir les épidémies et assurer la quarantaine.


En 1840 : on comptait 53 maisons et 15 cabanes (autochtones sur les 2 rives et italiens arrivés récemment en retrait sur la rive gauche).


Ce contingent d’italiens est constitué au 17e siècle par des pêcheurs calabrais, génois, napolitains avec franchise pour l’apport de leur pêche, installés à Sète pour certains, qui revenaient chaque printemps en campagne de pêche  + séchage au soleil .


En 1825, les premiers s’installent à demeure, jusqu’ à représenter 1/3 de la population du Hameau en fin de 19e siècle. (Origines principales : Capri, Gênes, Bordighera, Formia, Gaeta, Naples et Procida).


Le Hameau du Grau du Roi appartenait toujours à Aigues-Mortes, le détachement fut acquis en 1870 et la délimitation finale du 18 Juillet 1879 en fait une commune autonome de 1650 ha et 700 habitants.

Mais en l’absence de pont et pour les raisons citées d’implantation des populations le canal séparait deux mentalités diverses et rivales.


La rive gauche : Les Calabrais (d’origine italienne) - La rive droite : Les Tonkinois (autochtones)

Sarcasmes et quolibets, pas de mésalliance, mais quelques raisons de se retrouver (église, école, cimetière).


Jusqu’à des velléités de scission de la rive droite pour altitude supérieure  et  situation plus saine en 1893, en commune autonome : Grau neuf ou Repousset.


Le refus de l’administration de l’époque et le projet de pont en 1900, mis en route en 1901 avec un tablier tournant (rapidement hors d’usage) , suivi d’une passerelle escamotable ( emportée par une barge désemparée ), puis un bac à péage en 1928 remplacé par un 2e pont  (détruit par les allemands en 1944) et enfin l’actuel mis en service en 1951, ont permis finalement avec le jeu des alliances, les parentés entre familles de pêcheurs, la cohérence de leur univers de lutte, d’annihiler cette rivalité et créer solidarité, entraide naturelle, intégrité,  confiance, permettant l’endettement l’hiver avec libération ponctuelle au printemps, partage de la pitance, d’une naissance, des soins d’un malade ou la veillée d’un mort mobilisant tout le quartier.


Au retour de la mer, le bateau à quai, on hélait un voisin, un ami, un équipage, pour faire bouie ensemble la rouio, la bourrido, l’ aigo-sau, tout cela au poisson frais, pimenté, poivré, safrané à souhait .

Goût du partage, fraternité chaleureuse, plaisir des plus simples, passé l’hiver s’en revenaient les portefaix, rémouleurs, raccommodeurs  de parapluies, colporteurs, ramoneurs…

Les fêtes de carnaval, les mariages, les feux de la St Pierre, les fêtes nautiques du 14 Juillet et du

 15 août  avec courses aux canards, de nacelles à l’aviron, tournois de joutes (depuis 1615) au combat singulier avec lance et pavois, le plus faible tombant à l’eau.


L’ouverture à l’extérieur s’est faite progressivement , dès le 18e le site avait affirmé sa vocation d’accueil pour la cure balnéaire principalement et la plage était au début fréquentée par les ruraux des villages alentour.


Partis au petit matin les charrettes et calèches emmenaient les familles qui sur la plage installaient un campement avec tout le nécessaire pour les jeux, les appétits et les siestes de chacun.

Vint ensuite la voie de chemin de fer en 1873 reliant Nîmes à Aigues-Mortes offrant les rivages à l’arrière pays, une barque halée et 2 diligences assurant le transport jusqu’au Grau du Roi.

En 1909 un coche d’eau à vapeur et le tronçon de voie Aigues-Mortes le Grau du Roi en achèvent l’accès.


Les pêcheurs eurent vite trouvé dans la location de leur maison l’appoint d’un menu profit l’été venu.

Ensuite, sur la rive droite s’établit un premier quartier de villégiature avec les premières résidences de citadins dont certaines exotiques et baroques dont le fameux château Leenhardt (1877) qui sera repris en station balnéaire et finalement détruit en 1974 (au regret unanime des Graulens) .

    .

Sur la rive gauche, plus populaire, les guinguettes, les cabines bariolées sur la plage, les buvettes casse-croûte, les cafés concert de 5 à 7 et les promenades en mer.


Cette belle évolution fut peu impactée par la première guerre mondiale, mais durant la seconde, le 13 novembre 1942 vit l’expulsion totale des habitants de la rive droite et des fronts de mer, l’évacuation des enfants et personnes âgées, suivi de l’exil d’une grande partie de la population active, dispersa les habitants dans tout le département du Gard.

Lors de leur retraite précipitée les forces d’occupation restituent le village le 25 août 1944 dans un triste état.


Cette période sera suivie d’une lente reprise jusqu’en 1953 qui vit l’ouverture de la route reliant Carnon au Grau du Roi et durant les décennies des années 60 et 70 le boom de l’aménagement du Languedoc Roussillon.


Prolifération de constructions individuelles, de résidences secondaires, suivis de complexes touristiques, d’immenses campings, de nouvelles cités : à l’ouest avec la Grande Motte et à l’est avec Port Camargue, dont la digue du chenal sud était censée protéger l’entée du canal du Grau du Roi de l’ensablement.


L’incohérente diversité des styles dilue les repères du village et sa communauté s’est élargie avec de nouveaux arrivants de la France entière d’Afrique du Nord et même de nombreuses nationalités d’Europe du Nord.


Ceci a orienté toute l’agglomération vers le tourisme marin et nautique et les résidences de vacances ou de retraite.


Quant à la pêche, cette vocation originelle, de plus en plus industrielle avec des unités de plus en plus puissantes et importantes aptes à affronter les mers les plus redoutables, n’a pas tardée à révéler ses dangers, déjà dénoncés dans les années 30 lors de l’introduction des techniques de pêche catalanes.

avec ensuite le chalutage de type atlantique,  les nouvelles matières des filets , les nouveaux filets les échos sondeurs traqueurs de bancs, le ratissage de tout le plateau du golfe du lion y compris la bande des 3 milles, ont entraîné la raréfaction, la diminution de la taille des prises et la disparition de certaines espèces que confirme une baisse notable des volumes de pêche.


La dégradation du milieu, la capture aveugle des poissons gros et petits, traqués dans leur ponte leur éclosion et leur croissance, le rejet de plus de 50 % de la pêche pour des raisons de taille et d’espèces sans valeur commerciale, laissent augurer une extinction de cette activité première.


Entre temps, les alluvions continuent leur ensablement  du golfe  et la lutte continue pour préserver et aménager cette grève aux limites inconstantes.

Bibliographie

Le Grau du Roi - Alain Albaric

Un siècle d'histoire 1900 - 2002 - Mairie du Grau du Roi

Le Gard de la préhistoire à nos jours - - Raymond Huard

Mission impossible - Pierre Racine